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Poulette de racan et tagliatelles au Moringa

Ce week-end j’ai le cerveau en ébullition. Je reviens de Paris avec plein de nouveaux produits dans les poches et dans le palais et forcément, les idées fusent ! Je craque sur le Moringa. Je ne connaissais pas du tout cette plante. J’adore ses arômes boisés et proches du thé Matcha. L’occasion de l’accorder avec la Poulette de Racan, magnifique héritage de la Touraine, et le citron (qui lui, n’a rien de super local) ! 

Aujourd’hui, le poulet au citron c’est un truc que j’adore. Au début j’avais du mal, mais maintenant c’est un de mes plats préférés. Ok, tu t’en fous un peu que je raconte ma vie, mais vu ce qu’on va endurer ensemble, ça me soulage de me confier à toi, là maintenant …
 Recette de Poulette de Racan
Le poulet rôti, cet éternel débat … croustillant dehors, moelleux à l’intérieur … Je vais essayer de te donner tous mes secrets, et grâce à ça tu pourras épater ta belle mère dimanche prochain !
 

Ingrédients :

– 1 poulette de Racan  (sans déconner …?). Bon ça fonctionne aussi avec un poulet. Mais fermier s’il te plait ! 
– 1 citron
– 1 tête d’ail
– des tagliatelles au Moringa
– des carottes naines (rouge et orange pour moi)
– 4 graines de cardamome verte
– 1 tige de citronelle
– une poignée de belles girolles
La sauce :
– 1 orange
– du fond de veau
– du vinaigre balsamique
– Raz el hanout
– Colombo (pas l’inspecteur)
– du beurre (ouais gros)

La recette :

Le nombre de personnes pour cette recette dépendra de la taille du poulet et du nombre de carottes. Pythagore, quand tu nous tiens …
 
Petite explication physique. Pour avoir un poulet croustillant à l’extérieur il faut qu’il n’ait aucune humidité. Pour avoir un poulet moelleux à l’intérieur, il faut emprisonner l’humidité. En gros, notre poulet va nous servir de cocotte minute. C’est juste qu’il a pas de poignées.
 
Fais bouillir de l’eau dans une casserole. Tu mets dedans la cardamome écrasée, le citron entier, la citronnelle coupée en tronçons et les gousses d’ail en chemise (avec la peau quoi). Tu peux les écraser légèrement, ça aide le parfum à diffuser (tu sais, la douce odeur de dentifrice). Tu laisses cuire 10 min et tu sors le citron de la piscine  ! Garde bien l’eau infusée. Ça va nous servir à assaisonner le poulet.

T’as vu à quel point cette photo est inutile ? Dès que je l’ai prise je savais que tu me le dirais.

 
Tu prends le citron, et tu le roules sur lui même dans la paume de la main, plusieurs fois. Ensuite on va opérer. Il va falloir rentrer ça dans le troufignon de l’animal. J’ai beau chercher, même en cours de biologie on nous a jamais appris ça dans ce sens là … Donc tu coupes la ficelle que ton boucher a joliment mise et hop, ni vu ni connu. Profites en pour glisser 3-4 gousses d’ail qui ont mariné, il est plus à ça près … Mets un coup de sel et de poivre, et une noix de beurre.
Ensuite 2 options s’offrent à toi. Soit tu reconstitues la ficelle, soit à l’aiguille de boucher, tu recouds totalement. C’est la meilleure astuce. De cette manière là, on crée vraiment la cocotte minute.
 
Et voilà, ça part en cuisson ! Tu verses de l’huile dans ta cocotte et tu vas faire dorer le poulet sur toutes ses faces. Fais attention à la manipulation quand même, si tu veux le présenter entier, car ça peut abimer la peau et c’est moins joli. Quand tu as terminé, ajoute une noix de beurre et refais un tour.
Poulette de Racan

Après la bronzette

Ensuite, tu vides le gras qui ne nous intéresse pas dans l’évier et tu verses dans la cocotte l’équivalent d’1cm de bouillon. Ça va déglacer et ça va être la base de notre sauce. Cette étape est donc hyper importante ! On est bien d’accord que quand tu enlèves ta matière grasse tu ne rinces surtout pas ! Ajoute l’ail, et tu mets à cuire pendant 45 min à feu moyen. Au milieu de la cuisson, retourne la poulette, et remets un fond de bouillon ! Quand c’est fini, tu laisses la cocotte en dehors du feu et toujours à couvert, pour finir la cuisson doucement.

Pour la sauce : 

Tu presses une orange, et tu la fais chauffer.Ça va très vite. Verse tout de suite une cuillère à café de fond de veau (en poudre ou en bocal).Ça va donner du goût et surtout texturer notre sauce ! Ajoute une cuillère à café de raz el hanout et de colombo. Tu peux maintenant compléter avec 2 louches de l’eau aromatisée. Ajoute une cuillère à café de vinaigre balsamique. Et maintenant, tu peux verser le jus du poulet. Comme tu as cuit avec un couvercle le jus est assez épais et presque gélatineux, c’est normal. Met à la fin une gousse d’ail qui a mariné, et passe le tout au mixer plongeant pour que la sauce soit homogène. C’est bon hein ?
Laisse réduire un peu, il faut que la sauce ait une consistance nappante.Ça va prendre 10 petits minutes, à feu doux. Ensuite tu ajoutes 15g de beurre environ et tu mélanges au fouet, pour donner de la brillance et du goût. N’hésite surtout pas à goûter ta sauce, à plusieurs étapes pour savoir où le goût en est. Il ne faut pas qu’un élément domine un autre !
Pendant que la sauce réduit, tu peux passer ton poulet sous le grill très rapidement pour faire croustiller la peau ! N’oublie pas de bien l’essuyer avant, pour enlever toute l’humidité !

Poulet à la sortie de la cocotte. Si tu t’es débrouillé like a boss, il aura pas besoin de passer au grill !

Les accompagnements : 

Les tagliatelles : 
Ça fonctionne comme des tagliatelles classiques. Tu fais bouillir l’eau, tu mets un petit fond d’huile d’olive, et tu sales l’eau de cuisson avec une pincée de gros sel. Tu laisses cuire 2-3 min max ! Al dente !
Les carottes :
J’aime bien les carottes dans leur plus simple appareil. Je les gratte rapidement et les coupe en deux. Je mets un fond d’eau dans une poêle, avec une noisette de beurre et une pincée de sucre, je couvre avec un papier sulfurisé et un trou au milieu, et je laisse cuire doucement. Attention à pas tout faire cramer. Ça caramélise ok, ça brûle : NON. Tout ça donc à feu très doux. Une petite pincée de sel en sortant et c’est gagné. Tu peux remplacer aussi l’eau par un bouillon de légumes ou de poulet.
carottes

Oh la belle rouge !

Les girolles :
Un petit tour à la poêle, à feu très vif, avec un fond d’huile d’olive et c’est fini. On ne les lave pas, on les brosse juste ! Sinon on mange de la flotte !

Le dressage :

Pour le dressage, passe les tagliatelles rapidement dans la sauce, pour les imprégner. Sois généreux en sauce, elle n’est pas si grasse que ça 🙂 et à la fin, ajoute quelques biscottes au Moringa, pour apporter une pointe d’amertume.
Et voilà, c’est fini. Tu t’es bien démené à faire tout ça, mais alors franchement ? C’est pas bon ? 😀
Précision importante : tu ne peux pas vraiment prendre d’avance sur cette recette. Il faut que le poulet sorte du four et la sauce, minute. Si tu réchauffes la sauce elle ne sera plus jolie.

Astuces pour gagner du temps :

 – Fais ta marinade, fais chauffer, et laisse tout infuser
 – Prépare le poulet, avec le citron, fais le dorer et va jusqu’au déglaçage. Après tu laisses le poulet en dehors de la cocotte et tu cuis au dernier moment.
– Prépare tes carottes, nettoie tes champignons et prépare les ingrédients de ta sauce
Tout le reste, finalement ça va très vite ! Envoie moi tes photos, et donne moi ton avis sur le moringa !
Et si tu habites à Tours, passe aux Halles voir Mickaël à « La basse cour », et prend lui sa poulette de Racan en lui disant que tu fais ma recette 🙂
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Les VRAIES tagliatelles à la carbonara

Aujourd’hui on va faire des tagliatelles carbonara sans putain de lardons et sans putain de crème fraiche ! Parce que nous les français, on parle de notre cuisine, mais on est quand même assez fortiche pour défoncer celle qui est à côté de chez nous, pour la transformer en une bouillie infâme. Et oui du coup, dans la carbonara, il y a pas de crème fraiche, et pas de lardons (putain). Et tu vas me filer un coup de main s’il te plaît, tu vas transmettre la tradition avec moi, parce que je m’en sens un peu seul. A chaque fois que je veux manger dans un restaurant italien, je regarde ce qu’ils mettent dans la carbonara, et si je vois ces deux ingrédients immondes, je change de resto ! Ça veut dire que le reste sera dégueulasse aussi. Je suis chiant avec ça, très chiant. Mais à part toi et moi, qui va le faire sinon ? !
 
 
 
On va commencer par faire les pâtes. Oui, avec nos petites mains. J’aurai éventuellement une tolérance si tu n’as pas de machine à pâte et que tu achètes des pâtes fraiches. Le mieux, c’est d’aller voir un traiteur italien, et de lui prendre des tagliatelles. Il les fait le matin avec amour et tu pourras les utiliser pour sublimer ce merveilleux plat. Si tu habites à Paris, tu fonces chez Verbano, à côté du canal st Martin (X), c’est le meilleur et le plus gentil. Tu trouveras dans la même rue de Lancry, un super charcutier fromager, La crémerie, qui te fait le meilleur parmesan, en te découpant une part dans la meule directement ! (si avec ça je t’ai pas filé un coup de main…)
Et puis au passage, les tagliatelles carbonara (arrête de dire les pâtes carbo, c’est une insulte, les italiens mangent pas un bœuf bourg’ ou un pot auf) il y a des œufs, de la pancetta, du parmesan … et puis c’est tout !
 

C’est quand même autre chose que le gruyère râpé en plastique

 
 

Les pâtes :

Il y a 2 recettes, 2 écoles. Enfin plutôt deux types d’ingrédients. Soit de la farine et de l’œuf. Soit de la farine, de la semoule de blé dur, et de l’œuf, selon la consistance que tu souhaites. Pour la farine, utilise une T55.
La proportion est simple : 100 gr de farine pour un œuf (un vrai, qui vient d’une vraie poule, qui a vécu en plein air et qui mange des trucs bien) Plus ton œuf sera frais, plus les pâtes seront jaunes. Ou alors, 50 gr de farine 50 gr de semoule et un œuf.
Avec cette quantité tu as 2 plats pour petits mangeurs. Si c’est un plat principal, compte 100 gr + 1 œuf par personne.
 
On va tout simplement battre l’œuf, puis faire une pâte avec la farine. Rien d’autre. Garde toi un petit récipient avec de l’eau tiède à côté, et si il manque un peu d’œuf, ajoute à peine une cuillère à café d’eau chaude. Si ta pâte est trop liquide ça ne marchera jamais. vas y doucement ! Tu peux le faire à la feuille au robot, mais pas trop vite pour ne pas qu’elle chauffe, et tu finis, forcément à la main.
Fais une boule que tu vas laisser reposer une heure au frais environ. Il faut qu’elle travaille un peu. Sors là ensuite 1h avant d’attaquer les pâtes à la machine.
 
Si tu n’as pas de machine, ça va être compliqué. C’est possible, mais il va falloir que tu joues du rouleau, et tu n’auras pas des pâtes homogènes, donc la cuisson ne sera pas égale. Et ça c’est pas chouette !
Tu étales ensuite un peu ta pâte au rouleau, dans la longueur. Moi, pour que ce soit plus simple, je la taille un peu au couteau, qu’elle fasse la largeur de la machine. Tu la passes une fois au laminoir, à la plus grande taille. Et à chaque passage, tu farines ! Pour les tagliatelles c’est très important, il faut qu’elles soient très sèches. (ce n’est pas le cas des ravioles par exemple). Tu fais plusieurs passages, comme ça, en repliant la pâte sur elle même à chaque fois. Ça va lui donner un peu de corps. Ensuite, tu descends les numéros du laminoir un par un pour l’affiner le plus possible. Si la pâte colle, c’est que t’as pas mis assez de farine à chaque passage ! Si tu as fais une grosse quantité, tu peux couper ta pâte en plusieurs morceaux sinon elle va faire 12 mètres de long, c’est pas pratique. Important, mets toujours un papier film dessus, sinon elle sèche !
 
Une fois que tu es arrivé à une petite taille (pas trop fine non plus, en général le cran n°2 est pas mal, mais ça dépend des machines), tu vas pouvoir utiliser la partie « tagliatelles » pour les découper. Si tu as juste un laminoir, c’est pas grave, tu roules ta pâte bien farinée sur elle même, et tu détailles des tagliatelles au couteau. C’est super rapide, et tu choisis ta taille !
 

C’est du Mozart !

 
Tu attends le dernier moment pour les cuire.
 

La garniture :

Tu vas prendre 1 jaune d’œuf par personne. + 1 pour le plat. Si t’es 2 ça fait 3 jaunes, Si t’es 3, ça fait 4 jaunes … bref t’as compris.
Tu vas les battre un peu au fouet. Tu ajoutes ensuite du parmesan que tu viens tout juste de râper. Faut arrêter d’acheter du parmesan tout prêt râpé. Ça n’a pas de goût. Et en plus le parmesan, ça se conserve longtemps, ça peut même se congeler pour le râper en l’état.
 
Tu ajoutes au fur et à mesure, dans les œufs, et ça doit devenir un peu crémeux. La c’est bon ! Tu laisses de côté, et de temps en temps, tu remets un coup de fouet pour garder cette texture. Quand les pâtes seront cuites, surtout, tu gardes une cuillère à soupe d’eau de cuisson, qui contient tout l’amidon et tu ajoutes ça dans ton bol. Un peu de sel, quelques tours de moulin à poivre, et VOILA , enfin, tu sais faire la sauce carbonara.
Pour les blancs d’œuf, bah tu fais une meringue avec ( pareil ça se congèle les blancs ! )
 
Ensuite tu auras acheté de la Pancetta, ou de la Guanciale (c’est de la joue de porc). Entraine toi un peu sur la prononciation, quand tu vas chez le charcutier, sinon tu vas passer pour un con. Ou alors tu repères dans la vitrine, tu montres à la dame avec ton doigt, et tu dis j’veux ça.
 
Tiens je t’évite une recherche sur Google ..
 
Tu découpes ça en fines lamelles, et tu mets ça à la poêle, sans beurre, ni huile, rien et fais dorer ! Tu vas voir ça sent bon, c’est assez relevé et c’est le secret. Tu y vas doucement, tu me le fais pas cramer !
 
 
Une fois que tout ça est prêt, tu peux lancer ta cuisson. Tu fais chauffer au début de la recette, de l’eau dans une graaaaande casserole ! Il faut que les pastas elles puissent danser dedans. Pour 100 grammes de pâtes il faut compter un litre d’eau à peu près. Elles vont doubler de volume. Et sinon, tu fais cuire dans 2 casseroles si t’en as trop. J’te vois venir à essayer de tasser tout ça dans la même avec ta cuillère en bois. Quand ton eau est à ébullition, tu mets une poignée de gros sel. Pas avant, sinon il va se dissoudre complètement. Et tu fais cuire les pâtes 1 à 2 minutes. Pas plus ! Oublie pas l’eau de cuisson dans la sauce, j’te vois déjà les égoutter en disant et merde, j’ai foiré la recette. Tu peux aussi ajouter le gras de cuisson de ta pancetta. 🙂
Quand tes pâtes sont égouttées, tu prends ta casserole et tu la rinces à l’eau froide. Sinon, si tu remets tes pâtes dedans avec les jaunes ça va cuire ! Ce serait quand même trop con d’en arriver là et t’as franchement pas besoin de moi pour faire une omelette (quoi que …!)
Tu mélanges tout, et là, c’est beau, c’est propre, tu as les plus belles pâtes du monde !
 
Tu prends les belles assiettes creuses de tes grands parents, et tu essaies de faire un nid. Tu y arriveras pas. Mais si tu veux quand même essayer, tu plonges 2 fourchettes ou 2 baguettes et tu fais tourner ça dans une louche. Ce sera plus ou moins joli.
Quand c’est dans l’assiette, tu poivres, beaucoup, avec un poivre du moulin, sur le moment, et tu tapes aussi last minute une belle dose de parmesan. La carbonara c’est très poivré. L’origine de ce plat, c’est qu’on le servait aux ouvriers qui sortaient de la mine de charbon pour leur donner un plat consistant. Et on poivrait beaucoup pour rappeler le charbon (et en plus ici on s’instruit!). D’ailleurs attention à ne pas trop saler ! La charcuterie italienne en contient beaucoup !
 
C’est prêt, t’as plus qu’à servir. Tes invités vont dire : ouah mais c’est trop bon. Et toi t’as plus qu’à leur expliquer tout ce que je viens de te dire. Tu te sentiras fier, et utile, et en plus, tu m’auras fait plaisir, et peut être même à tous les italiens !
 
Astuce : ne jamais faire ce plat à l’avance ! Ça ne marche pas, les œufs vont cuire si tu réchauffes ! Si jamais tu as des restes, éventuellement, tu peux ajouter un peu de lait, et réchauffer, ça va freiner les ardeurs de tes œufs.
 
Enjoy 🙂
 
Tagliatelles à la carbonara
Tagliatelles carbonara