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Asperges vertes, oeuf poché, jus vert à l’ail, sauce soja en emulsion

Osons lancer le slogan : l’asperge ça m’inspire ! J’ai toujours hâte que ce produit sorte, et j’aime le cuisiner. Il est là peu de temps dans l’année alors il faut en profiter ! Nous sommes bien d’accord, que l’asperge, verte ou blanche, n’a aucun intérêt en bocal, alors il faut sauter dessus quand elle apparaît dans les étals ! 

Pour cette entrée, on va mélanger un tas de petites choses. Mais rassure toi, ce n’est pas si compliqué et si long à faire. Il faut être un peu organisé, et tout se prépare à l’avance si tu veux. Car on peut manger cette entrée froide ou tiède. La seule chose importante, c’est de respecter tous les ingrédients, mais ça tu as l’habitude. Sinon, ce plat ne sera pas du tout équilibré en goût. Allez vas-y, on se lance !

On va cuire des asperges à l’eau, et d’autres dans une sauce crème soja. On aura aussi une tuile de parmesan, avec des oeufs pochés, on va se préparer un jus ail – persil – citron pour venir donner un peu de peps et se faire une brunoise en tartare de jambon – asperges dans une petite huile de noisette.

Le jus d’herbes :

  • 2 bottes de persil plat
  • 6 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • 1 citron
  • 2 gousses d’ail

On effeuille le persil, et on coupe la gousse d’ail grossièrement (c’est juste pour aider le mixer)

On fait bouillir de l’eau avec une bonne poignée de gros sel et on prépare un bac avec de l’eau et plein de glaçons. Plonge le persil dans l’eau bouillante, 30 secondes. Vide ça dans une passoire et mets tes feuilles dans le bac d’eau froide. On fixe ainsi la chlorophylle et on garde le goût et la couleur. Quand c’est fini, tu essores le persil et tu le sèches dans un peu de sopalin.

J’ai toujours des petits glaçons pour le Mojito. Des fois, ça sert à autre chose.

Ensuite tu mets ça dans le mixer / blender avec l’ail et tu mixes. Il faut un peu de quantité. En dessous de 2 bottes, tu vas galérer, ça va rien mixer du tout. Ajoute l’huile d’olive et le jus de citron, et remixe. Si c’est un peu trop fort en goût, coupe avec une ou deux cuillères d’eau. Mais il faut que ça peps quand même hein. On est pas chez Flunch.

Mets ça dans un biberon si t’en as un. C’est plus simple pour faire des traits après.

C’est vert, on peu y aller.

La brunoise à la noisette :

  • quelques tranches de jambon
  • quelques asperges vertes
  • de l’huile de noisette

Le jambon et l’asperge crue, ça marche très bien ensemble. J’en abuse souvent dans les recettes … Tu peux récupérer soit des asperges entières, soit le bout que tu auras coupé car un peu trop dur et filandreux. Mais du coup en petits cubes, cru, ça passe très bien. Le top c’est le jambon Bellota. Mais c’est rare et c’est cher. Un Serrano ça marche très bien. Demande à ton charcutier de couper des tranches de 2-3 mm, c’est plus sympa quand y a un peu de mâche.

Tu coupes tout en carrés de 2-3 mm et tu arroses d’une cuillère à soupe d’huile de noisette. Tu laisses ça de côté.

La cuisson des asperges :

  • 3-4 asperges vertes par personne selon la taille (de l’asperge, pas de la personne …)
  • de la crème fraîche entière
  • de la sauce soja

Cherche pas les quantités, y en a pas. Tout dépend de ta sauce soja. il faut trouver un bon équilibre, et surtout que la sauce ne soit pas trop salée.

Mets une bonne quantité de crème fraiche dans une petite casserole, avec une cuillère ou deux de sauce (goûte …)  et porte à ébullition. Baisse le feu quand c’est fait. Il ne faut pas que le goût de la sauce soit prédominant. Il faut rester discret. Coupe une asperge pour 2 personnes en tronçon et fait les cuire dedans pendant 5 minutes. Elles doivent rester un peu croquantes. Coupe le gaz et laisses tout dans la casserole.

Pendant ce temps là, tu mets tes asperges entières, après avoir coupé le bout, dans une poêle avec 1 cm d’eau légèrement salée. Coupe les toutes ensemble, qu’elle aient la même taille. Et tu laisses cuire 6 – 7 minutes jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Je n’ai pas précisé, mais une asperge verte, ça ne s’épluche pas ! On enlève juste les petits triangles violacés. Tu peux cuire avec un couvercle, ou à la vapeur si ça te chante.

Sors les de l’eau, vérifie la cuisson à la pointe du couteau, et mets les dans un sopalin, pour les sécher.

L’oeuf poché :

  • un oeuf ! (woooooo !)
  • un peu de vinaigre blanc
  • une casserole
  • du gaz, ou de la vitro, ou de l’induction, ou un radiateur, ou un réchaud de camping, ou un capot de 4L (c’est beaucoup trop long avec des bougies chauffe plat.)
  • de l’eau

On va faire le truc le plus dur de la terre (c’est bon, si on peut plus déconner …). Bon, vas y, donne tout ce que t’as, fais bouillir de l’eau. Tu ne mets surtout pas de sel dedans. Mais tu ajoutes quelques cuillères de vinaigre blanc. Ça va aider le blanc à coaguler autour du jaune. Si tu mets du sel, au contraire, le blanc va s’éparpiller dans l’eau. Et on a autre chose à faire que de recoller les morceaux. Tu vas utiliser des oeufs le plus frais possible. Et je ne parle pas du frigo. Je parle du cul de la poule. Les oeufs tu me les fais au dernier moment. Sinon ils vont continuer de cuire. Et ça va devenir des oeufs durs pochés. Aucun intérêt, ni gustatif, ni artistique. Economise cette erreur.

Quand ton eau est prête, tu verses ton oeuf entier dans un petit récipient. Normalement, il est frais, donc le jaune va pas se répandre. Mais on sait jamais. Tu fais un petit tourbillon dans la casserole avec une cuillère, comme dans Astérix, et tu déposes délicatement ton oeuf, qui part faire un tour de manège. Le blanc se met à danser la lambada, et il vient tout seul, entourer le jaune au bout de quelques secondes. Tu laisses comme ça 2 min 30 à 3 min. Tu peux lancer d’autres oeufs en cuisson en même temps, si t’es un Jedi. Une fois cuits, tu peux les plonger dans tes restes d’eau glacée ou tu les refroidis à l’eau courante. Toujours pour stopper ta cuisson.

Si l’oeuf est moche, tu peux couper aux ciseaux, les morceaux disgracieux afin de former une belle quenelle.

La tuile de parmesan :

  • du parmesan (truc de dingue !)

Tu râpes ton parmesan, tu allumes ton four à 180°, tu l’étales (le parmesan …) sur une plaque avec une feuille de cuisson, et tu enfournes. Quand ça sent bon, c’est que c’est cuit. Et ça, c’est de la cuisine de précision !

bien doré, mais pas trop, sinon c’est amer. Parmesan autour de toi.

Le dressage :

  • un citron
  • poudre de noisette
  • noisettes
  • quelques feuilles de persil plat

Tu tires 2-3 traits de sauce verte sur un côté de l’assiette, et tu poses tes asperges dessus.

Tu disposes délicatement, de tes doigts de fée, la brunoise par dessus. Pose ton oeuf. On va faire ensuite une écume avec la crème. Tu enlèves les tronçons d’asperges, et avec un mixer plongeant, que tu diposes à 45° tu fais rentrer de l’air. La crème va former une écume que tu récupères avec une cuillère, et tu la disposes sur l’oeuf, et à côté. Remets quelques morceaux d’asperges marinés par la dessus.

Pour finir, tu plantes 2 tuiles de parmesan dans ton oeuf (pas trop loin pour pas faire sortir le jaune liquide). Aide toi de la pointe d’un couteau si ça marche pas. Et tu finis avec un petit zeste de citron et de la poudre de noisette. Casse quelques morceaux de noisettes pour donner un peu de croquant. Tu peux les torréfier avant, mais je pense que ça va te gaver (moi je ne rechigne pas devant l’effort)

Et voilà ! Si tu veux tu peux passer tes assiettes au four tiède pour réchauffer un peu tout ça, ça marche aussi.

Bon app’ !

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Le thon rouge à plein de trucs

Bonjour à vous, qui m’avez manqué, certainement plus que l’inverse ! Voici aujourd’hui la recette du thon rouge snacké à … la courgette, la girolle, le crumble de parmesan à l’encre de seiche, sa purée d’avocat piment d’Espelette et son écume de noix de coco. Merde. Je parle comme un resto…
 
recette thon rouge
Bon alors, ça c’est pas de moi. Enfin la photo, si. C’est tiré d’une recette de Lionel Ellisalde, célèbre chef basque, au nom aussi imprononçable que poétique.
Voici la recette :
Si tu attends d’avoir une liste d’ingrédients avec des proportions exactes, tu te plantes. Parce que ça sert à rien. M’enfin faut juste savoir que si à la place du thon, tu mets un pavé d’autruche, la recette sera complètement foirée. Et ça, à la fois, sur ce coup là, tu l’auras bien cherché.

Le crumble de parmesan à l’encre de seiche :

Déjà, c’est super long comme titre. Je suis sympa je vais quand même te filer les proportions. Il faut faire un tant pour tant pour tant pour tant. D’ailleurs, tant pour tant c’est aussi un super album. BREF
Il faut prendre le même poids de poudre d’amande, de beurre, de farine et de parmesan. Si tu pèses pas, y a personne qui te dira rien. C’est l’avantage. Pour la poudre d’amande, le mieux c’est de la faire soi même. Déjà c’est vachement moins cher et ça permet en plus de faire une granulométrie plus sympa, avec un côté croquant qui fait du bien à la recette. Pour la farine une bonne T45 fera l’affaire, le beurre bien froid en morceau, et le parmesan FRAICHEMENT râpé (ouais, là j’te r’garde) On mélange à la main, ou avec 2 doigts si tu fais du Jazz manouche.
Ensuite on prend un petit sachet d’encre de seiche (vraiment quelques grammes). Tu vas me dire, où est ce qu’on trouve ce truc ? Je croyais que ça se mettait dans les spaghetti. (ouais spaghetti c’est au pluriel en italien ça prend pas de S. Mais à la fois, on dit rarement un spaghetto, car tout seul dans l’assiette, ça fait un peu radin, et ça cale pas beaucoup). Donc, je vais te répondre. Soit tu demandes ça à ton poissonnier, mais un peu à l’avance, sinon il va t’envoyer péter soit, dans toute bonne épicerie fine, tu trouveras ça sous forme de gel dans un petit sachet.
A ce moment là, je te conseille fortement d’utiliser des gants. Sinon tu seras bon pour tourner dans un film d’horreur, mais juste avec ta main. Tu mets l’encre avec le reste du crumble et tu émiettes sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé. En vrai, ne mets pas plus de 25-50 grammes de chaque truc, c’est amplement suffisant.
On enfourne sur une plaque et au four à 180 / 200 °. C’est super précis t’as vu, et encore t’as pas lu le temps de cuisson.Pour le temps de cuisson, moi, j’arrête quand ça sent bon. Voilà.

Le crémeux d’avocat :

Alors pour faire un crémeux d’avocats il faut : des avocats ! Merci, ça suit au fond. Prends en des pas trop murs non plus, sinon ça ne se tiendra pas. Pour 4 personnes, 2 pièces ça suffit. Verse un fond de jus de citron dans le blender, pour ne pas que ça noircisse, et mixe. Profites en pour te la péter façon David Guetta, si t’as un bon blender tu peux le faire toi aussi avec un seul doigt. Ensuite tu ajoutes le piment d’Espelette et tu goutes pour que ça vienne juste picoter le palais. Si jamais t’es daltonien, l’avocat c’est le truc tout mou avec un noyau, et le piment d’Espelette c’est le truc en poudre. Tu mets ça dans une poche, avec la douille que tu veux, pour faire un dressage sympa. Si tout se passe bien l’avocat doit bien se tenir. Si ça tient pas, c’est que c’était trop mûr.
Les girolles :
Oublie si c’est pas la saison. Ça va rendre trop d’eau et ce sera pas bon si tu les prends en boîte ou séchées. Tu peux agrémenter sincèrement avec n’importe quel autre champignon de saison. Il faut juste les passer à l’huile dans une poêle bien chaude. Tu remarqueras que je n’utilise aucun assaisonnement depuis le début. Il n’y a absolument pas besoin de ça, bien au contraire. Mets ta salière et ta poivrière dans le salon, et joue aux échecs avec.

Le thon :

Utiliser un thon rouge ultra frais. On va quasiment le faire en tartare donc pas de blague ! (sauf si tu n’aimes pas ta belle mère). Pour info, le plat peut paraitre léger quand on le voit en photo, et sincèrement, c’est pas le cas. Ca cale bien et ça explose tellement de partout qu’on est repu en mangeant ça. Donc pas plus de 100 – 120 grammes de thon par assiette. On découpe des bâtonnets de thon. 1 par assiette, qu’on recoupera en deux pour la présentation.On prend du sésame noir, et on trempe dedans les morceaux de thon, pour faire une panure. Quand tu poses la question au chef, de pourquoi le sésame noir et pas un autre, il dit, parce que c’est joli. Voilà, t’as ta réponse, et ça prouve que Lionel Ellisalde et moi, on a un point commun, c’est l’humour.On réserve au frais le temps de finir la recette, et au dernier moment, on les poêle dans l’huile de cuisson des girolles. On snacke très peu de temps par côté, pour garder un intérieur bien rouge, avec seulement quelques millimètres de cuisson de chaque côté. Le sésame va torréfier et griller dans l’huile. (n’hésites pas à faire un essai avant si t’es pas rassuré) Et c’est fini. Toujours pas de sel, toujours pas de poivre.

Les courgettes :

Ca, tu peux le préparer à l’avance. Le mieux c’est d’avoir une mandoline pour être très précis (si tu sais en jouer c’est encore mieux pour la country). Il suffit juste de trancher des fines tranches dans la longueur, en gardant la peau surtout. On plonge les tranches dans de l’eau bouillante, avec beaucoup de sel, pendant 30 secondes, juste histoire de les ramollir. Ensuite on les mets tout de suite dans une autre très froide, le mieux avec des glaçons. Ça fixe la chlorophylle (ok j’ai regardé sur Google pour l’orthographe, mais bon on en trouve que dans les chewing-gum normalement) et ça permet de les garder croquantes. On égoutte bien, on en fait des petits rouleaux et on met ça de côté, à température ambiante.
L’écume de coco :
Tout simple et très efficace. On fait bouillir du lait de coco (attention à prendre un truc qui se tient, pas coupé à la flotte à 50%) dans une petite casserole pour avoir un peu de hauteur de liquide. On passe le mixer plongeant 1 minute dans le fond de la casserole, et ôôô une écume. Si t’as jamais fait, tu seras tout fier parce que c’est magique, et à la fois y a rien de technique, si tu files le mixeur à ta petite cousine de 8 ans, elle arrivera à faire pareil. Fais juste gaffe à ses doigts. A faire au dernier moment sinon l’écume retombe.

Dressage :

On coupe le bâtonnet de thon en deux et on fait un montage en croix, c’est joli (pas comme moi sur la photo) on dispose ensuite des petit tas d’avocat à la poche à douille. Tu vas me dire, ouais mais je les vois pas sur la photo. C’est normal, quand je l’ai prise, j’avais oublié. Montre moi que tu vaux mieux que moi. Ensuite on parsème de crumble (n’hésite pas à la passer au four si il a refroidit) et de girolles, et ensuite l’écume. On peut agrémenter avec quelques feuilles de persil plat ou coriandre pour un peu de fraicheur. Et voilà, on fait une recette sans sel et sans poivre ! Le plat se sert mi chaud (ou mi froid, c’est toi qui vois), pas gênant si il est à peine tiède, attention juste à ne pas mettre l’avocat et les courgettes au frigo, sinon le contraste sera trop fort dans les températures.
Pour ce qui est du liquide, à Tours on est bien lotis, on a Vouvray juste à côté. Ça le fait très bien avec un sec un peu citronné et pas trop vieux, histoire d’avoir un peu d’acidité. Sinon un bourgogne ira très bien avec un côté un peu minéral, mais surtout pas trop gras. Mon top : le Mont Sec 2015 de chez Huet ! Enjoy 😉
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Les VRAIES tagliatelles à la carbonara

Aujourd’hui on va faire des tagliatelles carbonara sans putain de lardons et sans putain de crème fraiche ! Parce que nous les français, on parle de notre cuisine, mais on est quand même assez fortiche pour défoncer celle qui est à côté de chez nous, pour la transformer en une bouillie infâme. Et oui du coup, dans la carbonara, il y a pas de crème fraiche, et pas de lardons (putain). Et tu vas me filer un coup de main s’il te plaît, tu vas transmettre la tradition avec moi, parce que je m’en sens un peu seul. A chaque fois que je veux manger dans un restaurant italien, je regarde ce qu’ils mettent dans la carbonara, et si je vois ces deux ingrédients immondes, je change de resto ! Ça veut dire que le reste sera dégueulasse aussi. Je suis chiant avec ça, très chiant. Mais à part toi et moi, qui va le faire sinon ? !
 
 
 
On va commencer par faire les pâtes. Oui, avec nos petites mains. J’aurai éventuellement une tolérance si tu n’as pas de machine à pâte et que tu achètes des pâtes fraiches. Le mieux, c’est d’aller voir un traiteur italien, et de lui prendre des tagliatelles. Il les fait le matin avec amour et tu pourras les utiliser pour sublimer ce merveilleux plat. Si tu habites à Paris, tu fonces chez Verbano, à côté du canal st Martin (X), c’est le meilleur et le plus gentil. Tu trouveras dans la même rue de Lancry, un super charcutier fromager, La crémerie, qui te fait le meilleur parmesan, en te découpant une part dans la meule directement ! (si avec ça je t’ai pas filé un coup de main…)
Et puis au passage, les tagliatelles carbonara (arrête de dire les pâtes carbo, c’est une insulte, les italiens mangent pas un bœuf bourg’ ou un pot auf) il y a des œufs, de la pancetta, du parmesan … et puis c’est tout !
 

C’est quand même autre chose que le gruyère râpé en plastique

 
 

Les pâtes :

Il y a 2 recettes, 2 écoles. Enfin plutôt deux types d’ingrédients. Soit de la farine et de l’œuf. Soit de la farine, de la semoule de blé dur, et de l’œuf, selon la consistance que tu souhaites. Pour la farine, utilise une T55.
La proportion est simple : 100 gr de farine pour un œuf (un vrai, qui vient d’une vraie poule, qui a vécu en plein air et qui mange des trucs bien) Plus ton œuf sera frais, plus les pâtes seront jaunes. Ou alors, 50 gr de farine 50 gr de semoule et un œuf.
Avec cette quantité tu as 2 plats pour petits mangeurs. Si c’est un plat principal, compte 100 gr + 1 œuf par personne.
 
On va tout simplement battre l’œuf, puis faire une pâte avec la farine. Rien d’autre. Garde toi un petit récipient avec de l’eau tiède à côté, et si il manque un peu d’œuf, ajoute à peine une cuillère à café d’eau chaude. Si ta pâte est trop liquide ça ne marchera jamais. vas y doucement ! Tu peux le faire à la feuille au robot, mais pas trop vite pour ne pas qu’elle chauffe, et tu finis, forcément à la main.
Fais une boule que tu vas laisser reposer une heure au frais environ. Il faut qu’elle travaille un peu. Sors là ensuite 1h avant d’attaquer les pâtes à la machine.
 
Si tu n’as pas de machine, ça va être compliqué. C’est possible, mais il va falloir que tu joues du rouleau, et tu n’auras pas des pâtes homogènes, donc la cuisson ne sera pas égale. Et ça c’est pas chouette !
Tu étales ensuite un peu ta pâte au rouleau, dans la longueur. Moi, pour que ce soit plus simple, je la taille un peu au couteau, qu’elle fasse la largeur de la machine. Tu la passes une fois au laminoir, à la plus grande taille. Et à chaque passage, tu farines ! Pour les tagliatelles c’est très important, il faut qu’elles soient très sèches. (ce n’est pas le cas des ravioles par exemple). Tu fais plusieurs passages, comme ça, en repliant la pâte sur elle même à chaque fois. Ça va lui donner un peu de corps. Ensuite, tu descends les numéros du laminoir un par un pour l’affiner le plus possible. Si la pâte colle, c’est que t’as pas mis assez de farine à chaque passage ! Si tu as fais une grosse quantité, tu peux couper ta pâte en plusieurs morceaux sinon elle va faire 12 mètres de long, c’est pas pratique. Important, mets toujours un papier film dessus, sinon elle sèche !
 
Une fois que tu es arrivé à une petite taille (pas trop fine non plus, en général le cran n°2 est pas mal, mais ça dépend des machines), tu vas pouvoir utiliser la partie « tagliatelles » pour les découper. Si tu as juste un laminoir, c’est pas grave, tu roules ta pâte bien farinée sur elle même, et tu détailles des tagliatelles au couteau. C’est super rapide, et tu choisis ta taille !
 

C’est du Mozart !

 
Tu attends le dernier moment pour les cuire.
 

La garniture :

Tu vas prendre 1 jaune d’œuf par personne. + 1 pour le plat. Si t’es 2 ça fait 3 jaunes, Si t’es 3, ça fait 4 jaunes … bref t’as compris.
Tu vas les battre un peu au fouet. Tu ajoutes ensuite du parmesan que tu viens tout juste de râper. Faut arrêter d’acheter du parmesan tout prêt râpé. Ça n’a pas de goût. Et en plus le parmesan, ça se conserve longtemps, ça peut même se congeler pour le râper en l’état.
 
Tu ajoutes au fur et à mesure, dans les œufs, et ça doit devenir un peu crémeux. La c’est bon ! Tu laisses de côté, et de temps en temps, tu remets un coup de fouet pour garder cette texture. Quand les pâtes seront cuites, surtout, tu gardes une cuillère à soupe d’eau de cuisson, qui contient tout l’amidon et tu ajoutes ça dans ton bol. Un peu de sel, quelques tours de moulin à poivre, et VOILA , enfin, tu sais faire la sauce carbonara.
Pour les blancs d’œuf, bah tu fais une meringue avec ( pareil ça se congèle les blancs ! )
 
Ensuite tu auras acheté de la Pancetta, ou de la Guanciale (c’est de la joue de porc). Entraine toi un peu sur la prononciation, quand tu vas chez le charcutier, sinon tu vas passer pour un con. Ou alors tu repères dans la vitrine, tu montres à la dame avec ton doigt, et tu dis j’veux ça.
 
Tiens je t’évite une recherche sur Google ..
 
Tu découpes ça en fines lamelles, et tu mets ça à la poêle, sans beurre, ni huile, rien et fais dorer ! Tu vas voir ça sent bon, c’est assez relevé et c’est le secret. Tu y vas doucement, tu me le fais pas cramer !
 
 
Une fois que tout ça est prêt, tu peux lancer ta cuisson. Tu fais chauffer au début de la recette, de l’eau dans une graaaaande casserole ! Il faut que les pastas elles puissent danser dedans. Pour 100 grammes de pâtes il faut compter un litre d’eau à peu près. Elles vont doubler de volume. Et sinon, tu fais cuire dans 2 casseroles si t’en as trop. J’te vois venir à essayer de tasser tout ça dans la même avec ta cuillère en bois. Quand ton eau est à ébullition, tu mets une poignée de gros sel. Pas avant, sinon il va se dissoudre complètement. Et tu fais cuire les pâtes 1 à 2 minutes. Pas plus ! Oublie pas l’eau de cuisson dans la sauce, j’te vois déjà les égoutter en disant et merde, j’ai foiré la recette. Tu peux aussi ajouter le gras de cuisson de ta pancetta. 🙂
Quand tes pâtes sont égouttées, tu prends ta casserole et tu la rinces à l’eau froide. Sinon, si tu remets tes pâtes dedans avec les jaunes ça va cuire ! Ce serait quand même trop con d’en arriver là et t’as franchement pas besoin de moi pour faire une omelette (quoi que …!)
Tu mélanges tout, et là, c’est beau, c’est propre, tu as les plus belles pâtes du monde !
 
Tu prends les belles assiettes creuses de tes grands parents, et tu essaies de faire un nid. Tu y arriveras pas. Mais si tu veux quand même essayer, tu plonges 2 fourchettes ou 2 baguettes et tu fais tourner ça dans une louche. Ce sera plus ou moins joli.
Quand c’est dans l’assiette, tu poivres, beaucoup, avec un poivre du moulin, sur le moment, et tu tapes aussi last minute une belle dose de parmesan. La carbonara c’est très poivré. L’origine de ce plat, c’est qu’on le servait aux ouvriers qui sortaient de la mine de charbon pour leur donner un plat consistant. Et on poivrait beaucoup pour rappeler le charbon (et en plus ici on s’instruit!). D’ailleurs attention à ne pas trop saler ! La charcuterie italienne en contient beaucoup !
 
C’est prêt, t’as plus qu’à servir. Tes invités vont dire : ouah mais c’est trop bon. Et toi t’as plus qu’à leur expliquer tout ce que je viens de te dire. Tu te sentiras fier, et utile, et en plus, tu m’auras fait plaisir, et peut être même à tous les italiens !
 
Astuce : ne jamais faire ce plat à l’avance ! Ça ne marche pas, les œufs vont cuire si tu réchauffes ! Si jamais tu as des restes, éventuellement, tu peux ajouter un peu de lait, et réchauffer, ça va freiner les ardeurs de tes œufs.
 
Enjoy 🙂
 
Tagliatelles à la carbonara
Tagliatelles carbonara